Dossier spécial sur l'antimatière Le physicien Paul Dirac fut le premier à décrire
l'antimatière, à partir des solutions de la relativité
et de la physique quantique.
L'existence de l'antimatière a été prouvée par
des expériences, à travers lesquelles on découvrit
les positrons (électrons à charge électrique positive),
les antiprotons et les antineutrons dans l'ordre
chronologique de leur découverte.
L'antimatière a une réalité tangible comme la matière.
La seule différence est que tout se passe comme
une symétrie vue dans un miroir : la parité (ou chiralité), la charge
et le temps y sont inversés.
Les atomes de la matière comme ceux de l'antimatière
sont électriquement neutres.Les orbitales électroniques
des atomes au sein d'un même réseau de matière
se repoussent les une et les autres, et les réactions chimiques
sont initiées seulement si la vitesse des particules est suffisante.
Dans le cas de la rencontre de matière avec de l'antimatière,
il y a attraction entre des orbitales dont les charges électriques
sont opposées : les électrons entre en collision avec les
positrons, par attraction électrostatique entre eux, et
le résultat de cette rencontre est une annihilation en énergie,
notamment sous forme de rayons gamma ionisants.
Que peut-on réaliser avec 1 kg d'antimatière ?
Un kilogramme d'antimatière équivaut à une bombe
atomique d'une puissance de 20 mégatonnes, c'est-à-dire
20 milliards de fois plus intense que l'explosion d'un kilogramme
de TNT (trinitrotoluène).
Un kilogramme d'antimatière, c'est égal à une énergie
électrique de 22222 milliards de kilowatts-heure.
C'est-à-dire qu'avec un seul kilogramme d'antimatière,
on peut alimenter en électricité environ 4 216 000 000
ampoules électriques ayant chacune une puissance de
60 watts, et ceci pendant une durée de 10 années !
Supposons ensuite que nous ayons une cuve remplie
d'eau à 0°C, dont les dimensions de la cuve sont
un cube ayant 2673 mètres de côté.On a donc une masse
d'eau égale à 19,1 milliards de tonnes.Supposons que
l'on plonge maintenant 1 kg d'antimatière dans cette
importante masse d'eau : l'annihilation libère une énergie
suffisante pour porter toute l'eau disponible à ébullition
(100 °C).
Et si le kilogramme d'antimatière se transformait en rayonnement
d'énergie calorifique, tout être vivant en-deça d'un rayon
de l'épicentre de 5642 kilomètres serait brûlé au deuxième degré
(5 calories par centimètre carré et au-delà).
Que se passerait-il si toute l'énergie thermonucléaire
du soleil était libérée en une seule seconde ?
La fusion thermonucléaire dans le soleil assure à celui-ci
une longévité de 10 milliards d'années.Quelles seraient les
conséquences si toute cette énergie phénoménale était
libérée en une seule seconde ?
Les calculs montrent ceci :
Il se produit près de 910 millions de tonnes de noyaux d'hélium
au centre du soleil.Le soleil perd de la masse qui est transformée
en rayonnement électromagnétique : environ 4 millions de tonnes.
L'énergie thermonucléaire totale du soleil, consommée
en 10 milliards d'années, ça équivaut à une masse d'antimatière
égale à 1560 fois la masse de la Terre.
En conséquence, si toute l'énergie solaire était libérée en 1 seconde,
par fusion de tous les protons en hélium, la luminosité solaire
augmenterait d'un facteur 2,2 milliards de milliards,
soit une variation de 45,85 points de magnitude relative.
Cela signifie que tout observateur situé à 23432 années-lumière
verrait soudainement dans son ciel un astre dont l'intensité lumineuse équivaut à l'éclat habituel du soleil que nous percevons dans notre ciel.
Cela signifie qu'à l'autre extrémité de notre galaxie, des observateurs
seraient un peu aveuglés par un tel événement.Et ceux qui y sont
plus proches ont un sort moins clément : tout observateur
présent en-deça d'un rayon de 1934 années-lumière est brûlé
au deuxième degré.
Donc si le soleil libérait la totalité de son énergie thermonucléaire
en une seconde, il aurait l'éclat de l'étoile Sirius tel que nous la voyons
dans notre ciel ; mais observé à une distance de 3,5 milliards d'années-lumière !
Conclusion :
L'utilisation de l'antimatière à des applications civiles
résoudrait les problèmes liés aux carences énergétiques
de notre civilisation.
Mais l'utilisation de l'antimatière à des fins militaires
et de dissuasion entre des puissances politiques
relève de fantasmes idéologiques irresponsables,
une pure folie qui mène à un crime contre l'humanité
et un crime contre la vie.