Dans le magazine Télépoche de la semaine du 22 au 28 décembre 2012, page 135, dans la rubrique consacrée à Science-et-Vie, j'ai relevé des incohérences à propos de l'actu des sciences.
Je cite le passage concerné :
- Citation :
« 15% des truites Plectropomus Leopardus autour de la Grande Barrière de corail seraient atteintes du cancer de la peau. Les lésions superficielles sur leurs écailles pourraient être liées aux trous de la couche d'ozone. »
Premièrement, je ne conteste pas l'existence des lésions chez ces truites, faute de pouvoir vérifier.
Si les UV peuvent bien provoquer des cancers cutanés, il existe cependant une forte contradiction à travers la causes supposée. C'est ce que je vais expliquer ci-dessous.
Voici mes arguments :
1). Absence de références :
on ignore qui a conduit l'étude scientifique si c'en est une.
2). Les rayons UV sont arrêtés dans l'eau,
les UV y sont absorbés.
3). La Grande Barrière de corail est localisée au large du Queensland (Australie),
à la latitude 18° 56' Sud (donc entre l'équateur et le tropique du Capricorne), tandis que le trou dans l'ozone concerne les régions polaires... Mais est-ce que les espèces animales polaires sont plus fréquemment touchées par des cancers cutanés ? Il faut toutefois préciser que 85% des UV sont réfléchis par la neige.
4). D'autres causes plus probables peuvent expliquer les cancers chez les espèces marines,
comme la pollution industrielle par exemple. Mais pour établir un lien de cause à effet,
il faut des preuves solides, et
l'exemple du trou dans l'ozone ici est contradictoire.Je vous l'avais dit, je suis déçu du magazine S&V, ce n'est plus ce que c'était...
La vulgarisation scientifique ne devrait pas se contenter de relayer des infos mais à les évaluer. N'importe qui peut relayer des erreurs, même involontairement. La vulgarisation scientifique devrait encourager chez ses lecteurs l'esprit critique qui est si nécessaire dans la méthode scientifique. La science ne consiste pas au cumul de vérités mais à l'évaluation de la solidité factuelle de celles-ci. Le doute est une nécessité. Nos libertés dépendent de notre capacité au scepticisme, et notre époque est menacée par l'émergence de nouveaux obscurantismes qui veulent abolir toute réflexion dans l'esprit des gens. Pour rappel, le 21/12/2012, il n'y aura pas la fin du monde, c'est un mythe fumiste organisé par une secte ufologique américaine qui s'est inspirée d'un roman russe publié en 1976.
Armez vous d'esprit critique.