J'ai évoqué le déterminisme dans un contexte scientifique, pas philosophique.
En philosophie, le concept de déterminisme est de portée plus générale, mais il n'apporte pas des réponses forcément objectives.
En astronomie, la prédiction sur la position des planètes est d'autant plus chaotique que les dates sont éloignées du présent. Ainsi, du fait de l'incertitude sur la vitesse orbitale des planètes du système solaire, on ne peut pas déterminer leur position il y a 5000 ans ou dans 5000 ans. http://jpmanson.unblog.fr/2010/11/19/logiciel-de-planetarium-et-ephemerides-aux-dates-lointaines/ http://jpcmanson.wordpress.com/2011/12/13/le-web-et-les-calculs-astrometriques/
Bref, en astronomie, l'apparente précision d'horloge a ses limites. En physique, la marge d'incertitude sur la mesure est une réalité profonde, surtout en mécanique quantique. Il n'y a qu'en mathématiques, où tout est abstrait, que l'on peut prétendre à des valeurs «exactes», à part des nombres-univers comme le nombre pi dont on ne connaîtra jamais l'infinité de décimales.
Le déterminisme est aussi un concept philosophique. Mais le mot «équation» n'est pas approprié dans ce contexte-là. La philosophie est l'art de raisonner, elle peut mettre en lumière bien des aspects, mais elle ne peut pas tout expliquer, elle ne peut pas prétendre se placer au même niveau que la science qui, elle, se base sur des faits à partir d'hypothèses ayant la possibilité d'être réfutables.
Néanmoins, la science est assez proche de l'épistémologie et de la philosophie des sciences, mais Clavius a raison de souligner que la métaphysique et la physique sont distincts. La métaphysique cherche à répondre à la question «pourquoi», la science, elle, parvient à répondre à la question «comment». Pour ainsi dire, la métaphysique et la physique présentent des différences de méthode.
La science se base sur des informations concises construites à partir d'expériences quantifiables, observables et reproductibles, au moyen d'hypothèses épistémologiquement réfutables. Les objets métaphysiques, eux, sont inconnaissables ou indécidables, et tout ce que l'on a dans le discours métaphysique c'est de la logorrhée et de la rhétorique qui ne nous apprennent rien de concret ni rien de nouveau (surtout dans l'indigeste pseudo-philosophie lacanienne ou postmoderniste).
Les philosophes néopositivistes ont rejeté la métaphysique pour ces raisons. Les philosophes falsificationnistes, comme Karl Popper, exigent que, pour qu'une hypothèse soit scientifique, il faut qu'elle puisse conduire à la réalisation d'une expérience permettant de réfuter l'hypothèse dans le cas où celle-ci est fausse.
« Une théorie qui n'est réfutable par aucun événement qui se puisse concevoir est dépourvue de caractère scientifique. » Karl Popper
« Toute connaissance accessible doit être atteinte par des méthodes scientifiques ; et ce que la science ne peut pas découvrir, l'humanité ne peut pas le connaître. » (Bertrand Russell)
« La science ne cherche pas à énoncer des vérités éternelles ou de dogmes immuables ; loin de prétendre que chaque étape est définitive et qu'elle a dit son dernier mot, elle cherche à cerner la vérité par approximations successives. » (Bertrand Russell)
« La philosophie tire sa valeur de son incertitude même. » (Bertrand Russell)
« La nausée métaphysique nous fait hoqueter des pourquoi. » Jean Rostand biologiste (1894-1977)
« En métaphysique rien n'est sûr, sauf la migraine qui en est le prix ». Arthur Schopenhauer, dans Sur la religion
« Le doute est le premier pas vers la science ou la vérité; celui qui ne discute rien ne s'assure de rien; celui qui ne doute de rien ne découvre rien. » ((Denis Diderot)
« Une théorie est scientifique si et seulement si elle susceptible d'être réfutée ; elle n'est pas vraie, mais tout au plus admise provisoirement. » (Karl Popper)
« Seul a un caractère scientifique ce qui peut être réfuté. Ce qui n'est pas réfutable relève de la magie ou de la mystique. » (Karl Popper)
« On ne sait que lorsqu'on sait peu, avec le savoir croît le doute. » (Johann Wolfgang von Goethe)
« La qualité d’une expérience se mesure au nombre de théories qu’elle fait tomber. » (d'après un professeur à Polytechnique et chercheur du CNRS)
Voici un schéma qui montre la méthode scientifique :