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 Définition de la science par l'épistémologie de Popper

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Connaissiez-vous l'épistémologie de Karl Popper ?
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MessageSujet: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeJeu 3 Aoû 2006 - 19:50

La science consiste en :

* la recherche et l'acquisition systématique (ou non systématique) de connaissances sur les objets, les systèmes et le monde qui nous entoure,

* l'organisation et la synthèse de ces connaissances par application de principes généraux a priori (théories, modèles, lois, mesures, méthodes, expérimentations, etc.),

* la diffusion des résultats de ces démarches.


Selon le philosophe Karl Popper, une théorie n'est scientifiquement acceptable que si elle peut être réfutable, c’est-à-dire soumise à des tests expérimentaux. La connaissance scientifique est ainsi l'ensemble des théories qui ont jusqu'alors résisté à la réfutation. La science est donc par nature soumise en permanence à la remise en question.


Dernière édition par le Ven 4 Aoû 2006 - 20:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeVen 4 Aoû 2006 - 15:46

Pulstars a écrit:
La connaissance scientifique est ainsi l'ensemble des théories qui ont jusqu'alors résisté à la réfutation.

Donc si je comprends bien, fait partie de la connaissance scientifique ce qui n'a pas trouvé de preuve contraire ? C'est pas un peu bizarre comme façon de penser ? Ou j'ai pas compris ?
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeVen 4 Aoû 2006 - 15:51

Non, c'est justement l'inverse. Il faut que la théorie puisse être vérifiable, et qu'on puisse établir des expériences qui justement la vérifieront.

Si toutes les expériences concordent avec ce que dit la théorie, elle a résisté à la réfutation. Petit sourire
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeVen 4 Aoû 2006 - 16:21

Ah oui, vu comme ça je préfère.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeVen 4 Aoû 2006 - 18:08

Si un truc est invérifiable, il n'est pas scientifique.
Si un truc est vérifiable et que ça colle aux faits, ça donne une théorie.
Ensuite on teste plus loin jusqu'où peut aller la théorie : si elle résiste malgré les expériences, elle est scientifique et elle forme un ensemble provisoire de connaissances, comme la Relativité, la Mécanique Quantique...

Si une théorie présente au moins une seule faille (suffisamment compromettante) que des faits nouveaux révèlent, elle n'est plus valide et remplacée par un autre concept, et le cycle recommence.

Si des concepts possèdent en eux-mêmes des failles vérifiables et/ou invérifiables dès le départ, ce sont des pseudo-sciences.
Si des concepts vérifiables présentent des failles perceptibles qu'après un certain nombre d'expériences, ils constituent des théories scientifiques.

Logique ?
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeVen 4 Aoû 2006 - 19:47

L'article encyclopédique suivant explique bien la démarcation entre science et ce qui n'est pas science :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Karl_Popper

Découverte de Popper
: une proposition scientifique n'est pas une proposition vérifiée, mais une proposition réfutable et non encore réfutée.
La démarche de conjectures et de réfutations permet de faire croître les connaissances scientifiques.

Une théorie est scientifique si elle se divise en deux sous-classes d'énoncés de base :

* la classe des énoncés qui la contredisent, appelés falsifieurs potentiels (si ces énoncés sont vrais la théorie est fausse);
* la classe des énoncés avec lesquels elle s'accorde (si ces énoncés sont vrais, ils la corroborent).


Selon ce critère, l'astrologie, la métaphysique ou la psychanalyse ne relèvent pas de la science, puisqu'on ne peut en tirer aucun énoncé prédictif testable et qu'en conséquence aucune expérience ne permet d'en établir (ou non) la réfutation - et donc une confirmation non plus, voir le cru et le cuit. La physique n'en sort pas indemne pour autant, puisqu'elle fournit des lois correspondant virtuellement à une infinité d'expériences dont seule une partie a été effectivement réalisée, et reste à tout moment réfutable. C'est justement ce qui permet son évolution. Et bien entendu aucune démarche scientifique réelle, hors les mathématiques, n'est possible sans l'induction, ce qu'a souligné Bertrand Russell.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeVen 4 Aoû 2006 - 20:17

J'ai créé un vote pour ce topic, vous pouvez voter au référendum en répondant oui ou non. Wink

Citations :

« Une théorie qui n'est réfutable par aucun événement qui se puisse concevoir est dépourvue de caractère scientifique. »

« Ce qui fait l'homme de science, ce n'est pas la possession de connaissances, d'irréfutables vérités, mais la quête obstinée et audacieusement critique de la vérité. »

Karl Popper


La réfutabilité est un concept important de l'épistémologie. Une affirmation est réfutable s'il est possible de consigner une observation, ou de mener une expérience qui démontre que l'affirmation est fausse.

C'est le but de ma démarche et ma base épistémologique de l'esprit critique.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeDim 6 Mai 2007 - 10:46

Il y a des problèmes :
    - certaines théories scientifiques dans le passé ont été réfutées par l'expérience, et pourtant elles n'avaient pas été abandonnées,

    - certaines théories ont été "officiellement" acceptées après une vérification, et non une réfutation (par exemple, la relativité générale qui s'est imposée après la vérification de ses prédictions); d'ailleurs, on n'a jamais vu de prix Nobel décerné à l'auteur d'une réfutation ...

    - l'attitude prônée par Popper n'est pas réaliste : elle suppose que le but d'un scientifique, après qu'il ait formulé sa théorie, est de chercher à la réfuter par tous les moyens; j'oserais affirmer que la majorité des scientifiques cherchent plus à défendre qu'à attaquer leurs travaux,

    - réfuter une hypothèse théorique par l'expérience est impossible, car toute expérience fait intervenir une masse d'hypothèses auxiliaires liées aux conditions de l'expérience (thèse de Duhem-Quine).


L'épistémologie de Popper est intéressante en théorie, mais probablement trop extrême pour s'appliquer concrète à la démarche scientifique.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeDim 6 Mai 2007 - 11:28

GrosRatNoir a écrit:
Il y a des problèmes :
    - certaines théories scientifiques dans le passé ont été réfutées par l'expérience, et pourtant elles n'avaient pas été abandonnées,


Quelles théories ?

Citation :



- certaines théories ont été "officiellement" acceptées après une vérification, et non une réfutation (par exemple, la relativité générale qui s'est imposée après la vérification de ses prédictions); d'ailleurs, on n'a jamais vu de prix Nobel décerné à l'auteur d'une réfutation ...


En effet, la théorie de la relativité n'a pas été réfutée depuis 1905. Mais les expériences peuvent établir sa réfutabilité. Par exemple, les anomalies des sondes Pioneer pourraient compromettre la théorie d'Einstein, la théorie est réfutable puisque des observations pourraient infirmer la théorie.

Citation :


- l'attitude prônée par Popper n'est pas réaliste : elle suppose que le but d'un scientifique, après qu'il ait formulé sa théorie, est de chercher à la réfuter par tous les moyens; j'oserais affirmer que la majorité des scientifiques cherchent plus à défendre qu'à attaquer leurs travaux,



La réfutabilité désigne la possibilité de concevoir une expérience pouvant déceler des faits qui contredisent éventuellement la théorie, mais cela ne signifie pas que des faits doivent absolument contredire la théorie. De toute façon, toutes les théories dites scientifiques sont réfutables parce que les théories sont des concepts temporaires qui ne coïncideront jamais parfaitement avec la réalité telle qu'elle est. Selon moi, il vaut mieux critiquer une théorie pour en découvrir les failles plutôt que de la défendre comme un dogme. La science se doit d'être anticonformiste.

Citation :


- réfuter une hypothèse théorique par l'expérience est impossible, car toute expérience fait intervenir une masse d'hypothèses auxiliaires liées aux conditions de l'expérience (thèse de Duhem-Quine).

L'épistémologie de Popper est intéressante en théorie, mais probablement trop extrême pour s'appliquer concrète à la démarche scientifique.

L'épistémologie de Popper peut déranger, mais elle constitue une méthode efficace. Les sciences sont prédictives et empiriques, tandis que les pseudo-sciences ne nous enseignent rien. Existe t-il de meilleures épistémologies qui dépassent Popper ?

Je pense qu'il vaut mieux la concurrence de plusieurs théories qui soient soumises à l'épreuve des faits plutôt que de s'attacher à une seule théorie. On élimine les théories qui ne collent pas avec les faits, en conservant les théories les plus pertinentes, mais cela n'empêche pas de formuler de nouvelles théories concurrentes au moyen de nouvelles hypothèses.


Pour résumer, une affirmation est qualifiée de réfutable s'il est possible de consigner une observation ou de mener une expérience qui démontre que l'affirmation est fausse. Ce n'est pas parce qu'une théorie n'a pas été réfutée que cela exclut sa scientificité. On peut vérifier la réfutabilité de la relativité en effectuant des mesures par des expériences ou des observations. Est-ce que la théorie des cordes par exemple est-elle réfutable ?

Une proposition réfutable est réputée être scientifique, tant que l'observation qui permet de la réfuter n'a pas été faite. Elles structurent les paradigmes.
En revanche, une proposition non réfutable (irréfutable au sens logique) est considérée comme non scientifique.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeDim 6 Mai 2007 - 12:34

• La mécanique newtonienne par exemple a été en contradictoire avec l'orbite apparente de Mercure, et pourtant elle a n'a pas été abandonnée. La question des théories maintenues malgré une réfutation est plus profonde que ça en a l'air : à partir de quand une observation contradictoire est-elle considérée comme une vraie réfutation, et non une simple "erreur" dans la connaissance de la théorie ? Popper ne fournit aucun critère pour y voir clair.

• Nul doute que la relativité est réfutable. Je voulais dire que selon Popper, une théorie réfutable est acceptée tant qu'elle n'est pas réfutée. Mais concernant la relativité, elle n'a pas été acceptée avant d'avoir été vérifiée. Le fait qu'elle soit réfutable n'a pas contribué à son acception (alors que selon Popper, la réfutabilité doit être le seul critère qui y contribue !).

Citation :
Selon moi, il vaut mieux critiquer une théorie pour en découvrir les failles plutôt que de la défendre comme un dogme. La science se doit d'être anticonformiste.
Oui, enfin on peut défendre rationnellement une théorie, sans en faire un dogme. Après tout, une théorie naissante a beaucoup de chances d'être encore incomplète et fragile, c'est en désirant la défendre (sans tomber dans le dogmatisme) que l'on la consolide. Cette dernière attitude de "défense rationnelle" me semble beaucoup plus réaliste au sein de l'activité scientifique, que celle consistant à critiquer ses propres théories.

Les adversaires de la théorie seront plus que contents de la critiquer, mais les auteurs seraient plutôt désireux de la défendre.

Citation :
L'épistémologie de Popper peut déranger, mais elle constitue une méthode efficace. Les sciences sont prédictives et empiriques, tandis que les pseudo-sciences ne nous enseignent rien. Existe t-il de meilleures épistémologies qui dépassent Popper ?
En théorie, le falsificationnisme est séduisant et peut, en principe, démarquer une science d'une pseudo-science. La nuance que je souhaite apporter est qu'en pratique, la méthode scientifique (du moins, celle de la physique) ne correspond pas du tout à celle prônée par Popper.

Un exemple est le statut accordé aux prédictions expérimentales. Une théorie scientifique de nos jours doit formuler des prédictions vérifiables, et une telle théorie recevrait un fort soutien si ces prédictions étaient vérifiées. Ce que la communauté scientifique reproche à la théorie des cordes, par exemple, est précisément le fait qu'elle ne formule aucune prédiction ...

Or, Popper n'accorde aucune valeur à la vérification d'une prédiction expérimentale. C'est un exemple montrant qu'il faut dépasser Popper si on veut être plus fidèle à la science actuelle.

Citation :
Pour résumer, ...
Je dirais pour ma part que j'accepte l'implication :

Une théorie est scientifique => Elle est réfutable


ainsi que sa contraposée :

Une théorie n'est pas réfutable => Elle n'est pas scientifique.


Mais je refuse l'équivalence selon laquelle :

Une théorie est scientifique si et seulement si elle est réfutable.


J'estime que la réfutabilité est insuffisante pour caractériser la science et qu'il faut effectivement une meilleure épistémologie que celle de Popper. Il y a eu de nombreuses tentatives et améliorations post-Popperiennes, il serait plus pertinent de commencer à les examiner.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeDim 6 Mai 2007 - 12:53

GrosRatNoir a écrit:
• La mécanique newtonienne par exemple a été en contradictoire avec l'orbite apparente de Mercure, et pourtant elle a n'a pas été abandonnée. La question des théories maintenues malgré une réfutation est plus profonde que ça en a l'air : à partir de quand une observation contradictoire est-elle considérée comme une vraie réfutation, et non une simple "erreur" dans la connaissance de la théorie ? Popper ne fournit aucun critère pour y voir clair.


La relativité générale remplace la théorie de Newton, ou plutôt elle la complète. On utilise la théorie de Newton dans la physique classique lorsque les vitesses des corps sont faibles devant la célérité de la lumière. En mécanique céleste, notamment en astronautique, on n'en est plus à Newton, on a juste complété la théorie gravitationnelle de Newton par les effets de la relativité générale. Les aspects newtonniens comme l'idée d'espace et de temps absolus sont abandonnés depuis la théorie d'Einstein. L'espace et le temps sont relatifs.

En épistémologie de Popper, la moindre contradiction factuelle peut être avancée comme une réfutation. On ne tolère pas des contradictions sous prétexte qu'elles sont "négligeables". Rien ne peut être négligé.

Citation :


• Nul doute que la relativité est réfutable. Je voulais dire que selon Popper, une théorie réfutable est acceptée tant qu'elle n'est pas réfutée. Mais concernant la relativité, elle n'a pas été acceptée avant d'avoir été vérifiée. Le fait qu'elle soit réfutable n'a pas contribué à son acception (alors que selon Popper, la réfutabilité doit être le seul critère qui y contribue !).

Citation :
Selon moi, il vaut mieux critiquer une théorie pour en découvrir les failles plutôt que de la défendre comme un dogme. La science se doit d'être anticonformiste.
Oui, enfin on peut défendre rationnellement une théorie, sans en faire un dogme. Après tout, une théorie naissante a beaucoup de chances d'être encore incomplète et fragile, c'est en désirant la défendre (sans tomber dans le dogmatisme) que l'on la consolide. Cette dernière attitude de "défense rationnelle" me semble beaucoup plus réaliste au sein de l'activité scientifique, que celle consistant à critiquer ses propres théories.

Les adversaires de la théorie seront plus que contents de la critiquer, mais les auteurs seraient plutôt désireux de la défendre.

Citation :
L'épistémologie de Popper peut déranger, mais elle constitue une méthode efficace. Les sciences sont prédictives et empiriques, tandis que les pseudo-sciences ne nous enseignent rien. Existe t-il de meilleures épistémologies qui dépassent Popper ?
En théorie, le falsificationnisme est séduisant et peut, en principe, démarquer une science d'une pseudo-science. La nuance que je souhaite apporter est qu'en pratique, la méthode scientifique (du moins, celle de la physique) ne correspond pas du tout à celle prônée par Popper.

Un exemple est le statut accordé aux prédictions expérimentales. Une théorie scientifique de nos jours doit formuler des prédictions vérifiables, et une telle théorie recevrait un fort soutien si ces prédictions étaient vérifiées. Ce que la communauté scientifique reproche à la théorie des cordes, par exemple, est précisément le fait qu'elle ne formule aucune prédiction ...

Or, Popper n'accorde aucune valeur à la vérification d'une prédiction expérimentale. C'est un exemple montrant qu'il faut dépasser Popper si on veut être plus fidèle à la science actuelle.

Citation :
Pour résumer, ...
Je dirais pour ma part que j'accepte l'implication :

Une théorie est scientifique => Elle est réfutable


ainsi que sa contraposée :

Une théorie n'est pas réfutable => Elle n'est pas scientifique.


Mais je refuse l'équivalence selon laquelle :

Une théorie est scientifique si et seulement si elle est réfutable.


J'estime que la réfutabilité est insuffisante pour caractériser la science et qu'il faut effectivement une meilleure épistémologie que celle de Popper. Il y a eu de nombreuses tentatives et améliorations post-Popperiennes, il serait plus pertinent de commencer à les examiner.


En effet, l'épistémologie de Popper est incomplète. Les prédictions expérimentales sont un critère de scientificité à ne pas négliger, la réfutabilité seule est insatisfaisante. Mais les sciences ne sont pas toutes des sciences appliquées et expérimentales, il y a deux types de sciences : les sciences expérimentales (physique, biologie...) et les sciences observationnelles (astronomie, économie, simulation informatique). En bref, l'épistémologie est plus complexe que l'on peut l'imaginer.

J'admets l'équivalence suivante : une théorie est scientifique si elle est réfutable et si elle peut être l'objet de prédictions expérimentales.
Mais cette équivalence ne s'applique qu'aux sciences expérimentales, mais pas aux sciences observationnelles. Il existe plusieurs types de sciences, il existe donc plusieurs épistémologies qui leur sont propres.


Dernière édition par le Dim 6 Mai 2007 - 13:03, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeDim 6 Mai 2007 - 13:01

Pulstars a écrit:
En épistémologie de Popper, la moindre contradiction factuelle peut être avancée comme une réfutation. On ne tolère pas des contradictions sous prétexte qu'elles sont "négligeables". Rien ne peut être négligé.
Et c'est une erreur. En effet, si on avait appliqué à la lettre ce que prône Popper, on aurait abandonné plein de théories qui, même si elles n'étaient pas 100% justes, étaient des étapes nécessaires pour aller plus loin.

Par exemple, selon Popper, on auraît dû abandonner l'électromagnétisme de Maxwell, car il y a eu des expériences qui contredisaient ses prédictions. Par exemple, l'expérience de Hertz visant à mesurer la vitesse des ondes radio a été un échec : la vitesse mesurée n'était pas celle de la lumière. Et pourtant, on a gardé l'électromagnétisme ... avec raison !

Pulstars a écrit:
En bref, l'épistémologie est plus complexe que l'on peut l'imaginer.
Oh, tu prêches un convaincu et d'ailleurs, je venais justement dire que l'épistémologie de Popper est trop simpliste.

Pulstars a écrit:
J'admets l'équivalence suivante : une théorie est scientifique si elle est réfutable et si elle peut être l'objet de prédictions expérimentales.
Ce n'est pas une équivalence, mais une simple implication Wink Et comme je l'ai déjà dit, je n'approuve pas la réfutabilité comme critère de scientificité (ce qui est ton cas), mais seulement comme conséquence de scientificité.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeDim 6 Mai 2007 - 13:13

A noter que j'ai récemment réédité mon précédent post.


GrosRatNoir a écrit:
Pulstars a écrit:
En épistémologie de Popper, la moindre contradiction factuelle peut être avancée comme une réfutation. On ne tolère pas des contradictions sous prétexte qu'elles sont "négligeables". Rien ne peut être négligé.
Et c'est une erreur. En effet, si on avait appliqué à la lettre ce que prône Popper, on aurait abandonné plein de théories qui, même si elles n'étaient pas 100% justes, étaient des étapes nécessaires pour aller plus loin.


C'est clair... En science, les erreurs permettent d'avancer.

Citation :


Par exemple, selon Popper, on auraît dû abandonner l'électromagnétisme de Maxwell, car il y a eu des expériences qui contredisaient ses prédictions. Par exemple, l'expérience de Hertz visant à mesurer la vitesse des ondes radio a été un échec : la vitesse mesure n'était pas celle de la lumière. Et pourtant, on a gardé l'électromagnétisme ... avec raison !



Notons qu'une réfutation ne se limite pas à une seule expérience. On répète évidemment l'expérience pour voir si les résultats indiquent la "même chose". La reproductibilité est un critère essentiel en science. Abandonner une théorie à la base d'une seule mesure expérimentale est une absurdité. Si des théories scientifiques sont abandonnées, c'est à raison, après de nombreuses expériences qui démontraient leur invalidation.

Citation :


Pulstars a écrit:
En bref, l'épistémologie est plus complexe que l'on peut l'imaginer.
Oh, tu prêches un convaincu et d'ailleurs, je venais justement dire que l'épistémologie de Popper est trop simpliste.

Ce point fait progresser les idées, il est bon d'avoir remis Popper en question.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeDim 6 Mai 2007 - 13:19

L'expérience de Hertz mentionnée était répétable et aurait donné les mêmes résultats à chaque fois (car on sait aujourd'hui ce qui a causé ses résultats).

Le fait est que pour son expérience, Hertz avait ajouté des hypothèses auxiliaires à l'hypothèse principale (« la vitesse des ondes radio est celle de la lumière »). Parmi les hypothèses auxiliaires, il y avait celle selon laquelle les dimensions du laboratoire n'influençaient pas le phénomène ... Alors que c'est faux.

C'est exactement ce que dit la thèse de Duhem-Quine que j'ai mentionnée plus haut : il n'existe pas d'expérience permettant de réellement falsifier une hypothèse, étant donné que tout échec expérimental falsifie un ensemble d'hypothèses, et non une hypothèse isolée. De plus, il est impossible de savoir quelle hypothèse dans l'ensemble doit être rejetée :/

C'est pour cette raison qu'il n'existe pas de falsification concluante, d'où mon rejet de la falsification de Popper.

Au final, ce que dit Popper est valable en principe, mais la science est, plus que tout, en interaction constante avec la pratique (y compris les sciences que tu dis "observationnelles" ...). Une épistémologie uniquement "de principe" est donc clairement mauvaise.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeDim 6 Mai 2007 - 13:34

La thèse de Duhem-Quine est aussi nommée holisme épistémologique.

Selon l'instrumentalisme, la science ne décrit pas la réalité au-delà des phénomènes mais n'est qu'un instrument le plus commode de prédiction.
L'essence des choses est inconnaissable.

Une expérience, une observation ou un fait ne peut pas suffire à trancher entre deux théories puisque chaque théorie peut s'adapter à une expérience récalcitrante en faisant d'autres aménagements. Une proposition isolée n'est donc pas en jeu dans une expérience, c'est toute la théorie qui peut être confrontée à l'expérience.

Je pense qu'en science, il y a deux aspects : l'observation des faits, et leur interprétation. Certains aspects erronés du langage peuvent conduire à des concepts erronés (référence : les discussions du cercle de Vienne).

Le rasoir d'Ockham est un principe fondamental utilisé pour trier les hypothèses en gardant les plus pertinentes.

Nous savons que les mathématiques sont à la base de nombreuses sciences. Mais l'épistémologie s'applique t-elle aux mathématiques ?


Dernière édition par le Lun 7 Mai 2007 - 13:32, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeDim 6 Mai 2007 - 13:58

Il me semble que tu t'évades du sujet initial centré sur Popper ...

Quant aux maths, je ne pense pas qu'il existe vraiment une "épistémologie" des mathématiques. Je parlerais en général de "philosophie des maths".
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeLun 7 Mai 2007 - 13:34

J'ai parlé de la thèse de Duhem-Quine afin d'en expliquer la définition aux lecteurs du forum, de façon à ce qu'ils comprennent le contexte.

Pour en revenir à l'épistémologie, je suis d'accord pour admettre que l'épistémologie de Popper est incomplète, car le sujet est vaste et complexe. Toutes les épistémologies peuvent se remettre en question.

En règle générale, plus on ajoute de conditions épistémologiques, plus cela réduit le nombre de domaines qui se définissent comme sciences. Par exemple, si on exige le critère de prédictibilité expérimentale, cela pourrait éventuellement exclure certains domaines comme les sciences humaines et les sciences statistiques.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitimeLun 6 Aoû 2007 - 13:07

Une proposition est scientifique, non pas parce qu’elle est vraie, mais parce que sa formulation permet de voir qu’elle est fausse s’il s’avérait qu’elle le soit. Un clivage clair apparaît ainsi entre les propositions scientifiques et les propositions métaphysiques.
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MessageSujet: Re: Définition de la science par l'épistémologie de Popper   Définition de la science par l'épistémologie de Popper Icon_minitime

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