Se conformer aux interdits des religions même sans y croire?

Bonjour à tous et à toutes

Voici une citation du journal France Soir :
"l'Islam interdit à ses fidèles toute représentation du Prophète (...) la question qui se pose est la suivante : tous ceux qui ne sont pas musulmans sont-ils tenus de se conformer à cet interdit ?"

A vous de réagir, qu'en pensez-vous ? A vous la parole.

Cherchons les causes premières qui sont essentielles aux individus.
La liberté de penser est l'une des plus fondamentales.

D'une part :
Les croyants sont libres de croire, et les non-croyants sont libres
de douter. Personne n'a à se conformer aux règles d'autrui.
Un croyant ne doit pas persécuter un athée, et un athée doit
respecter ce que croient les croyants. Ce qui est contraire
à la liberté de penser, c'est d'imposer, pas de convaincre.
Si on impose une pensée, on nuit à la liberté d'autrui, mais
si on convainc autrui de penser différemment, la liberté d'autrui
est conservée. Si autrui est consentant de changer, la liberté
d'autrui n'a pas été transgressée.

D'autre part :
Toute idéologie ou religion qui dénie la liberté et la démocratie
est contraire aux droits de l'homme, elle constitue donc un trouble
à l'ordre public quand elle nie les libertés individuelles comme
l'égalité, la parité, le droit à la vie ou la liberté.
Une foi qui professe la haine, la discrimination, la xénophobie
est contraire aux lois civiles. En lisant les sourates, nulle part
j'y ai trouvé un message de paix et d'amour. La soumission
d'un peuple à une pensée unique est le déni de la personnalité
individuelle.

Dans les démocraties, les lois civiles prévalent aux règles religieuses.
Dans la société civile française, la liberté de religion est une opinion
personnelle, il n'appartient qu'à soi de croire, et sans impliquer une tierce
personne en la contraignant de refuser un dogme ou d'y croire.

La religion par définition (du latin religare = le verbe relier, unir)
est une spiritualité qui vise à réunir les hommes dans
l'harmonie sociale, pas dans les conflits. La religion ne devrait être
qu'un moyen d'aimer, et non pas un moyen de soumettre ni
de nuire. La religion ne doit pas être non plus un prétexte à une quelconque vérité immuable et irréfutable, parce que cela est exactement le contraire de la démarche scientifique. Toute absence de débat,
d'analyse et de critique de la religion est l'indice que la démocratie
et la liberté d'expression sont menacées.

Bonjour à NGC6543.

Salut

Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits.
Rien que cette phrase, extraite des droits de l'homme suffit pour dire que nous sommes libres de notre pensée, de nos croyances. Imposer une idée, une religion, ou de même interdir des choses via des idées ou religions est contraire à ce principe des droits de l'homme.

Oui alors, comme on disait au temps des hipies : il est interdit d'interdir

On écrit "hippies" avec deux P, et "interdire" avec un E final.

L'interdiction d'interdire est un paradoxe logique qui ne mène à rien
de défini. En effet, c'est comme écrire le couple de phrases ci-dessous :

La phrase de droite dit vrai. La phrase de gauche dit faux.

En analysant le couple de phrases, on s'aperçoit qu'on est devant le cas d'une
logique circulaire, depuis laquelle il est indécidable d'affirmer une solution.
C'est à la fois vrai et faux.

Interdit d'interdire, c'est un non-sens, et ce slogan est une absurdité.

Il est vrai que d'un point de vue purement logique, il est absurde... Cependant, on comprend bien ce qu'il veut dire.

(Ah, les paradoxes ! J'aime beaucoup cela !)

Sinon... J'ai donc répondu au sondage et je suppose que vous n'aurez aucun mal à identifier ma réponse, étant-donné que tout le monde a pour l'instant voté au même endroit.

Comme vous, j'estime que les croyances sont propres à chacun, comme vous j'ai l'intime conviction que la religion est une affaire personnelle. C'est quelque chose qui vous prend au plus profond de vous. C'est une question qui a fait réfléchir bien des personnes, et tout le monde se pose cette question une fois dans sa vie.

De plus, respecter l'interdit d'une religion sans y croire, c'est complètement absurde ; en effet, ces interdits ont un sens pour la personne qui comprend la religion (non pas au premier degré sous peine de devenir extrémiste, mais avec un regard éclairé) et définissent des repères afin d'avoir une relation avec le dieu ou la transcendance. Une relation d'amour et de respect, et non pas de crainte ou de terreur.

Je ne pense pas qu'on puisse s'impliquer dans une religion du jour au lendemain car cela demande un cheminement intérieur. Il faut la comprendre jusqu'au bout, il faut la regarder sous sa propre vision... Ce n'est pas une chose qui se fait en buvant sa tasse de thé.

Bref, j'insiste une dernière fois sur le fait que religion et pouvoir/démocratie doivent absolument et en tous les points être deux choses séparées et distinctes. Il a chaque fois été observé lors de la fusion de ces deux éléments des "ratés", des faits malsains pour la liberté de chaque individu.

Suite de l'article de France Soir :
"Imagine-t-on une société où l'on additionnerait les interdits des différents cultes ? Que resterait-il de la liberté de penser, de parler, et même d'aller et venir ? Ces sociétés-là, nous les connaissons trop bien. C'est par l'exemple l'Iran des mollahs. Mais c'était hier la France de l'Inquisition, des bûchers, de la Saint-Barthélemy".

J'en ai parlé à des camarades de classe, ceux-ci m'ont dit que la citation ci-dessus et celle du premier post de ce sujet ressemblaient à des propos "fascistes". De plus ils m'ont dit que ce n'était pas les respecter (les = les croyants ? les religions ? ... ?)...

Quelles sont leurs convictions ? Quels sont leurs points de vue ? J'avoue que j'aurai du mal à débattre avec eux s'ils ne viennent pas d'exprimer eux-même... Ou si ils décident d'un représentant qui viendrait exposer leur point de vue...

Selon moi, ces propos ne sont pas facistes. Il est absurde de se réferer à des interdits religieux d'une religion qui nous est étrangère.

Le fascisme désigne les idéologies liberticides qui menacent
d'autres partis politiques et les peuples à caractères ethnique
ou de nationalité différentes.

Le fascisme est tout comportement qui menace les individus, mais
pas les croyances des individus.

La démocratie et la liberté autorisent légitimement la critique
des opinions et des croyances, mais pas la discrimination raciale
ou l'origine nationale.

Les lois de la laïcité, qui prônent la séparation de l'Etat et des
institutions confessionnelles, ne sont pas du fascisme, mais
un idéal d'égalité entre tous les citoyens quelques soient leurs
origines ethniques ou nationales.